GRANdS éffeuillés

étés 2020 et 2021

Il me faut la forêt, me trouver là où sont passés, et là où dorment les animaux. Sensations primitives d’intrusion où je me perd dans les observations du dessin: comment retranscrire la diversité des feuillages bousculés, de la terre retournée, des chemins aux herbes couchées. Observer le terrier, la couche vide, les herbes aplaties, les tunnels, leurs odeurs. Où est ma frontière entre l’observé et le ressenti? Je reste sur le qui-vive, en plein suspens avec le piquant d’être prise en flagrant délit par la bête alors que je dessine vite, en grand et concentrée. La porte de mon imaginaire est stimulée par cette ambiance volée, et je déguste ces moments de pure animalité… Tout ça n’est que cinema, jamais aucun animal n’est venu me déranger, tous me laisse profiter de leur territoire, et je regarde avec leurs yeux, à leur niveau. C’est tout simplement beau.

papiers velin 200grm. format 100×140 cm.